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Quelles plantations ont leur place sur une toiture végétale ?

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Les racines de tout arbre, buisson ou plante recherchent des nutriments et de l’eau. Ce sont des connaissances de base en biologie. Mais ce que l’on sait moins, et même les personnes qui ont la main verte n’en sont que rarement conscientes, c’est l’agressivité ou la profondeur avec laquelle les plantations prennent racine. De bonnes connaissances des plantations qui ont ou non leur place sur une toiture végétale peuvent faire la différence entre une toiture étanche et des fuites indésirables.

Le CSTC a établi une « liste noire » des types de plantes n’ayant absolument pas leur place sur les toitures végétales. Cette liste date de 2006. Entre-temps, les toitures végétales ont considérablement évolué, mais les informations techniques concernant la flore autorisée n’ont pas encore été actualisées. Une mise à jour de cette liste des plantes « interdites » serait une importante plus-value  pour les professionnels des toitures végétales, comme l’explique Dave Martens, Directeur général d’IBIC, spécialiste des toitures végétales et des protections antichute : « Le CSTC devrait actualiser ses conseils. Ce qui me surprend – et qui contrarie pas mal d’architectes de jardin – c’est que de nombreuses plantes indigènes ne sont pas autorisées sur les toitures végétales. La tendance actuelle consiste pourtant à intégrer un maximum d’espèces locales dans les projets. Un chêne, un hêtre… oubliez. »

Stress plus extrême

Toutes les plantes ne conviennent pas à une toiture végétale ou à un jardin de toit, mais tous les entrepreneurs et architectes de jardin ne le savent pas forcément. Dave est architecte paysagiste de formation et parle par expérience : « Ceux qui travaillent toujours en pleine terre ne se préoccupent pas beaucoup du système racinaire des plantes, des arbustes ou des arbres. Pour eux, les caractéristiques de ce qui se trouve sous le niveau du sol sont moins pertinentes. Peu importe qu’une plante ait une racine pivotante profonde ou qui reste en surface. Ces connaissances sont toutefois cruciales pour un jardin de toit. De plus, les plantes se comportent différemment sur un toit et en pleine terre, car elles sont soumises à des stress plus nombreux et plus extrêmes. Certaines plantes réagissent en arrêtant de pousser, tandis que d’autres cherchent de l’eau encore plus agressivement. » Les plantes qui cherchent de l’eau se mettent en quête d’imperfections dans la toiture et la perforent. C’est ainsi qu’elles provoquent des fuites.

Nouvelles possibilités

Outre un système racinaire approprié, une plante de toit doit résister au vent, au soleil et à la sécheresse. Les toits sont des microclimats dans lesquels certaines espèces poussent bien alors que d’autres s’étiolent. Pour bien choisir, rien de tel que du savoir-faire, de l’expérience et de nombreux essais et erreurs. « C’est une recherche permanente », souligne Dave. « Avec les changements climatiques, ce qui était impossible dans le passé devient soudain possible, et inversement. Prenez le Fatsia japonica (ou Aralia du Japon). Comme l’indique son nom, il ne s’agit pas d’une espèce indigène, mais on la plante depuis longtemps dans nos régions. Cette plante n’est pas vraiment vivace, mais elle fleurit souvent dans un patio et ne passe pas inaperçue. »

L’effet d’îlot de chaleur urbain, par lequel il fait plus chaud en ville qu’à la campagne, n’est pas souhaitable, mais il nous permet d’utiliser des plantes qui n’aiment pas trop le froid. Dave : « De cette façon, nous pouvons donner aux jardins de toit un caractère et une apparence totalement différents de ceux d’un jardin traditionnel. De quoi les rendre agréables et ludiques. »